Renée Gailhoustet
Rue Marat et rue Robespierre
Maître d’ouvrage : OPHLM
155 logements dont 139 logements en location HLM (à l’origine) + 3 ateliers d’artiste
Parking en sous-sol
Supermarché et commerces
Après en avoir étendu les principes de la triangulation renaudienne pour au Liégat (1971–1982) et à la Cité du Parc (1978–1983), Renée Gailhoustet s’en affranchit avec l’ensemble Marat pour introduire une autre figure jusque là inexplorée à Ivry-sur-Seine : le patio. La trame constructive aussi y est différente. L’ossature simple réduisant au minimum les points porteurs des logement de Renaudie et des projets cités plus haut de Gailhoustet est ici remplacée par une succession de refends porteurs entre lesquels sont disposés les logements. La structure de l’ensemble reste pyramidale mais selon une combinatoire orthogonale cette fois. Les voiles ne sont cependant pas arasées horizontalement, définissant par leur découpe biaise un espace intérieur sur plusieurs niveaux et aux inclinaisons verticales multiples. Elles ne sont pas non plus opaques. Leurs percées laissent les logements se développer latéralement et s’ouvrir sur le patio autour duquel s’organisent alors les espaces. Ainsi éclairés en leur coeur, les logements peuvent s’étendre en profondeur, jusqu’à parfois plus de 20 m. Ils sont à nouveau tous très différents les uns des autres, s’éloignant des standards typologiques pour proposer deux ou trois parties en duplex se faisant face à travers une terrasse. A l’origine plantées, les toitures inclinées de part et d’autres des terrasses dessinaient un vaste paysage domestique visible à la fois depuis l’intérieur des logements et depuis les tours surplombant l’ensemble Marat. Au sein de Marat aussi, il est possible de se promener librement. Depuis le métro jusqu’aux pieds des tours et en continuité de la promenade du centre Jeanne Hachette, des voies et places piétonnes rejoignent les différents niveaux publics du centre-ville, également desservis par plusieurs accès automobile. Sous la structure pyramidale, prennent également place, à l’image de l’ensemble de logements Jeanne Hachette, un supermarché, des commerces et un parking, dont les espaces dégagés bénéficient, à l’inverse des logements situés au dessus, d’un plan libre. De l’extérieur, les toitures inclinées et les façades en béton brut, en gradins, en ponts ou en surplombs au-dessus de l’espace public, font de Marat un ensemble de logements unique dans le paysage d’Ivry-sur-Seine, même si sa filiation avec les autres opérations de Jean Renaudie et de Renée Gailhoustet est assez évidente.