10 – 2010

Le faubourg

Le mot «faubourg» a presque disparu de notre vocabulaire actuel. Le terme réapparaît ça et là quand on parle «du charme austère des faubourgs» ou «d’une avant-garde de faubourg». C’est certainement dû à la difficulté de délimiter clairement une frontière entre le centre-ville, les faubourgs, l’agglomération et la ceinture suburbaine. En égard à la grande étendue des régions urbaines, la définition de faubourg n’est assurément plus d’actualité : si la ville s’étend partout de manière uniforme, il paraît évident qu’il ne peut plus y avoir de faubourgs. Mais cette façon de voir cache la diversité des formes d’expression de la ville à l’intérieur d’une région densément urbanisée. Quand nous parlons de faubourgs dans ce cahier, nous nous intéressons aux communes situées dans les environs proches des centres urbains qui se sont urbanisées déjà avant la Seconde Guerre Mondiale. Des processus de transformation s’opèrent actuellement dans des localités comme Schlieren, Dietikon, Kloten, Renens, Pratteln, Emmen ou Kriens à un rythme et à une échelle jusqu’à présent inconnus. «L’urbain», compris comme une cohabitation fructueuse entre différentes fonctions et couches de population devient paradoxalement de plus en plus rare dans les noyaux des villes centres justement définis comme particulièrement urbains. C’est donc une raison suffisante pour consacrer un cahier à ces zones aussi familières qu’inconnues auxquelles nous accordons plus de qualités qu’à l’impersonnelle agglomération.